BELZÉBUTH


J’étais Caïn junior le fils de Belzébuth
Chevauchant dans la nuit mes dragons écarlates

Le nom de Belzébuth fait l’objet de nombreuses variantes orthographiques, correspondant à différentes retranscriptions linguistiques, étymologiques et dans certains cas, selon le théologien Jacques Ellul, à des détournements ironiques.

Le culte de Belzébuth est à l’origine évoqué dans le Deuxième livre des Rois de l’Ancien Testament en tant que divinité païenne du monde sémite : Ochozias, fils d’Achab et de Jézabel, vient d’hériter du trône de Samarie. A la suite d’une chute accidentelle, il envoie des messagers en Philistie afin de demander à Baal-Zebub, dieu d’Ékron, s’il guérira. Par la voix du prophète Élie envoyé à leur rencontre, l’oracle leur fait part de sa prédiction : le jeune roi ne se remettra jamais de sa blessure. C’est ainsi qu’en l’an 851 avant J.-C., Ochozias meurt après seulement deux ans de règne pour avoir sollicité un oracle au lieu de s’adresser à Dieu lui-même.

Où les anges déchus sous un ciel de carbone
Aux heures crépusculaires sodomisent les miroirs

Dès lors, les anges à qui l’on rend un culte sont déchus car ils sont accusés de se faire adorer en dissimulant leur véritable identité aux hommes pour les tromper et les détourner de Dieu. Ainsi, dans Le Paradis Perdu de John Milton, Béelzébuth est décrit comme « le premier en pouvoir et le plus proche en crime après Satan ».

Dans le Nouveau Testament, qualifié de « Prince des démons », Béelzébul est soupçonné de posséder le Christ qui guérissait les jours de Sabbat (Matthieu 10, Marc 2, Luc 13 ).

Baal Zebub, signifiant littéralement « Seigneur des mouches », c’est sous cette apparence qu’il est illustré en 1863 par Louis Le Breton, dans la sixième édition du Dictionnaire Infernal de Jacques Collin de Plancy .

Ô seigneur fou des bacchanales
Ne me délivrez pas du mal

Dans ce même dictionnaire, le démonologue chrétien Pierre Leloyer rejoint la thèse du philosophe Porphyre de Tyr, qui au IIIe siècle, pensait que Belzébuth et Bacchus ne faisaient qu’un et que Bacchus, chef du Sabbat instauré par Orphée, n’était qu’un diable déguisé.

J’me sens coupable d’avoir été dans une vie antérieure
l’une de ces charmantes petites créatures
que l’on rencontre au fond des bouteilles de mescal
et d’en ressentir à tout jamais un sentiment mélancolique de paradis perdu.