Strindberg 2007

STRINDBERG 2007

(Paroles : H.-F. Thiéfaine – Musique : Paul Personne)
à une autre banale harriet bosse, à une autre mécanique féminine vénale

Je n’ai pas vu finir
Notre pauvre amour
Je n’ai pas vu mourir
Nos derniers beaux jours

J’étais si amoureux
Qu’j’ai oublié d’te l’dire
Je m’sentais si heureux
Les yeux dans tes soupirs

Je regarde les putes
Au bras d’leurs maris
& j’ficelle au catgut
Les cris de leur ennui

J’étais si amoureux
Qu’j’ai oublié d’te l’dire
Je m’sentais si heureux
Ma langue sous ton empire

T’étais juste une fille
Comm’ les autres
Jolies rondeurs
Belles fissures
Blonde mais pas d’quoi
Faire honneur
A mes trop anciennes blessures

Un homme un peu prudent
Doit savoir éviter
Les regards séduisants
Des starlettes affairées

J’ai été si niaiseux
Que je n’peux qu’en rire
J’essaierai d’êt’ sérieux
A mon dernier soupir

 


« Ce texte m’est venu en lisant Journal Occulte d’August Strindberg avec des lettres qu’il adressait à son ex-jeune-femme Harriet Bosse, jeune comédienne affairiste qui avait profité du succès de Strindberg, d’une trentaine d’années son aîné, pour obtenir des rôles que sa médiocrité ne lui aurait jamais donnés. Parvenue à ses fins elle demanda le divorce… Dans ce texte, Strindberg parle aussi beaucoup d’hallucinations sensuelles, quasi-tactiles qu’il a, la nuit, dans des rêves éveillés … On le sent déjà assez proche de la folie… j’ai très peur d’en être également proche. » HFT