UN AUTOMNE A TANGER
Antinoüs nostalgia
(Paroles et musique : H.-F. Thiéfaine)
Lui sous la pluie
D’un automne à Tanger
Lui qui poursuit
Son puzzle déglingué
Lui dans sa nuit
D’un automne à Tanger
Lui qui détruit
Son ombre inachevée
Nous venions du soleil
Comme des goëlands
Les yeux fardés de ciel
Et la queue dans le vent
Mais nous nous sommes perdus
Sous le joug des terriens
Dans ces rades et ces rues
Réservés aux pingouins
Lui sous la pluie
D’un automne à Tanger
Lui qui poursuit
Son puzzle déglingué
Les vagues mourraient blessées
A la marée sans Lune
En venant féconder
Le ventre des lagunes
Et nos corps écorchés
S’immolaient en riant
Sous les embruns glacés
D’une chambre océan
Lui dans sa nuit
D’un automne à Tanger
Lui qui détruit
Son ombre inachevée
D’ivresse en arrogance
Je reste et je survis
Sans doute par élégance
Peut-être par courtoisie
Mais j’devrais me cacher
Et parler à personne
Et ne plus fréquenter
Les miroirs autochtones
Lui sous la pluie
D’un automne à Tanger
Lui qui poursuit
Son puzzle déglingué
Lui dans sa nuit
D’un automne à Tanger
Lui qui détruit
Son ombre inachevée
Introduction parlée sur le Bluesymental Tour d’après Paul Bowles :
Temps clair. Un violent chergui soulève des montagnes de poussière le long du chemin.
Sur la plage, des centaines de petits enfants et presque pas d’adultes.
Des garçons se flagellent mutuellement avec de longues lanières d’algues.
On respire en permanence l’odeur de l’égout qui se déverse à l’extrémité est de la plage.
Temps clair, temps mort, Tanger… I remember antinoüs, remember him