Mathématiques souterraines

MATHÉMATIQUES SOUTERRAINES

(Paroles et musique : H.-F. Thiéfaine)

Pauvre petite fille sans nourrice
Arrachée du soleil
Il pleut toujours sur ta valise
Et t’as mal aux oneilles
Tu zones toujours entre deux durs
Entre deux SOS
Tu veux jouer ton aventure
Mais t’en crèves au réveil

Tu fais toujours semblant de rien
Tu craques ta mélanco
De 4 à 5 heures du matin
Au fond des caboulots
Et tu remontes à contrecoeur
L’escalier de service
Tu voudrais qu’y ait des ascenseurs
Au fond des précipices

Oh mais laisse allumé bébé
Y a personne au contrôle
Et les dieux du radar sont tous out
Et toussent et se touchent et se poussent
Et se foutent et se broutent
Oh mais laisse allumé bébé
Y a personne au contrôle
Et les dieux du radar sont tous out
Et toussent et se touchent et se poussent
Et se foutent et se mouchent
Dans la soute à cartouches

Maintenant tu m’offres tes carences
Tu cherches un préambule
Quelque chose qui nous foute en transe
Qui fasse mousser nos bulles
Mais si t’as peur de nos silences
Reprends ta latitude
Il est minuit sur ma fréquence
Et j’ai mal aux globules

Oh mais laisse allumé bébé
Y a personne au contrôle
Et les dieux du radar sont tous out
Et toussent et se touchent et se poussent
Et se foutent et se broutent
Oh mais laisse allumé bébé
Y a personne au contrôle
Et les dieux du radar sont tous out
Et toussent et se touchent et se poussent
Et se foutent et se mouchent
Dans la soute à cartouches


«La Vierge au dodge 51», «Alligators 427», «542 lunes et 7 jours environ», «Série de 7 rêves en crash position», «Exercice de simple provocation avec 33 fois le mot coupable» ou encore «Petit matin, 4.10, heure d’été»… Vous semblez obnubilé et obsédé par les chiffres…
J’intègre surtout beaucoup de chiffres dans mes textes pour me venger. J’ai suivi un cursus classique avec l’enseignement du grec, du latin et de l’allemand. Les maths, c’était ma bête noire. J’ai décroché en onzième (l’équivalent du CP aujourd’hui, ndlr) avec les divisions. Je recevais des coups de règle par la maîtresse parce que je ne réussissais pas les exercices. J’en avais mal à la tête. Je trouvais cela abstrait, moi qui avais besoin d’images pour comprendre. Cela reste encore aujourd’hui un monde souterrain et ténébreux qui m’attire et me fait mal en même temps. Les chiffres sont néanmoins partout dans notre monde capitaliste. En jouant avec eux dans mes chansons, je ne fais qu’être le témoin de notre époque, en y ajoutant mes délires.
CNews – 27/09/2018


Mathématiques souterraines
Ce n’est pas du rock à l’état brut, plutôt du blues accéléré, avec un son violent. On change d’époque avec l’album Dernières balises… Je suis musicalement sorti du folk-rock. Quel bonheur, grâce à mon complice Claude Mairet, de retranscrire enfin la musique que j’avais dans la tête.
La dépêche – 28/09/2018