Amants destroy

AMANTS DESTROY
libre improvisation sur un thème de Marguerite Duras

(Paroles : H.-F. Thiéfaine – Musique : Claude Mairet)

Fille-fleur sauvage acidulée
Bouche cramoisie, jupe retroussée
Scratchée sur la banquette arrière
D’un cabriolet Roadmaster

Transfert d’orage, émeute sexuelle
Sous la rumeur des immortels
Quand ses lèvres arrachent un par un
Les boutons de mon 501

Détruire, détruire, toujours dit-elle
Saboter l’oeil universel
Détruire, détruire, toujours dit-elle
Faire payer ses grotesques erreurs
Au boss cannibale supérieur

Travail de nuit, petit matin
Jouissance, violence entre ses seins
Visage éclaboussé de nacre
Amour, bagatelle et massacre

Sur les fusibles du hasard
Entre les quarks et les quasars
Elle détruira son teddy boy
Cunnibilingue et lousy toy

Détruire, détruire, toujours dit-elle
Saboter l’oeil universel
Détruire, détruire, toujours dit-elle
Faire payer ses grotesques erreurs
Au boss cannibale supérieur


Il m’arrive parfois de ne pas m’arrêter sur un livre parce que j’ai l’impression que le titre me suffit : « Le droit à la paresse » par exemple. « Détruire dit-elle » a eu l’effet inverse. J’ai dévoré le bouquin après être tombé amoureux du titre. Mais ce n’est là que le détonateur de la chanson. J’ai brodé autour de ces mots sans liens particuliers avec le contenu du livre. C’est un thème que j’ai en fait sur le coeur depuis un moment, puisqu’au départ le refrain de « Amants destroy » est un couplet que j’avais ôté de « Sweet amanite phalloïde queen » sur l’album précédent. Le sujet est intarissable, je passerais volontiers ma vie à découvrir et à comprendre l’univers féminin.
Mai 1988 – Guitare & Claviers n°85