Géographie du vide (2021)


01 – Du soleil dans ma rue
02 – Page noire
03 – Fotheringhay 1587
04 – La fin du roman
05 – Nuits blanches
06 – Prière pour Ba’al Azabab
07 – Eux
08 – Reykjavik
09 – Vers la folie
10 – L’idiot qu’on a toujours été
11 – Combien de jours encore
12 – Elle danse


Que doit-on entendre par « Géographie du vide » ?
Pour moi, il s’agit de la solitude contre l’immensité et l’inconnu. On peut la ressentir déjà dans la société, forcément souvent dans le vide. Mais c’est aussi le vide de l’humanité : on est sept milliards sur un rocher qui tourne au milieu d’autres planètes. Elles sont vraiment vides celles-là, ce ne sont pas des voisines. C’est une solitude d’individu et de toute l’humanité parce qu’on est en exil sur un caillou et qu’on ne peut pas y échapper. C’est vide de sens. On peut toujours rentrer dans une secte, pratiquer une religion et s’inventer des illusions par-ci par-là, au bout du compte, on fait semblant même si je sais que certains le jouent bien. Au moment de mourir, ils doivent se poser un certain nombre de questions malgré tout…
01/10/2021 – FrancoFans


Le titre de l’album Géographie du vide est vertigineux. Que vouliez-vous exprimer ?
C’est toujours compliqué de faire des explications de texte, ça me rappelle l’école. Je préfère faire émerger  des images grâce à la poésie. Ce que je voulais exprimer, c’est que l’Humanité vit un grand vide : de sens, de fraternité, d’amour… Ce qui est terrible, c’est de ne pas savoir pourquoi on est ici.
03/10/2021 – lamontagne.fr


Quelle est la teinte de ce 18e album studio ? Clair-obscur, évidemment.
Je cache des choses un peu comme Le Caravage, car chez lui la moitié du tableau ne semble pas occupée, et pourtant on est super occupé à essayer de deviner ce qu’il y a dans l’ombre. Si je trouve un peu morne et gris ce que j’écris, il suffit que je mette « Botticelli » et en un mot, il y a un peu de couleur dans ce que je veux dire.
05/10/2021 – AFP


On peut vous demander un éclairage sur le sens de Géographie du vide, quand même ?
Oui, oui! C’est surtout le vide qu’il faut définir.  Il y a plusieurs sortes de vide. En écrivant cet album, c’est surtout le vide de sens qui m’intéressait. Quelque part, ça raconte le drame de la solitude face à l’immensité. On peut le voir à deux niveaux. ça peut être la solitude individuelle face au nombre, à la société. C’est un vide d’amour, souvent. Il y a très longtemps, j’avais écrit Les Dingues et les paumés. C’était une autre façon de raconter ça.
08/10/2021 – Nice Matin


Ce disque s’appelle Géographie du vide parce qu’il n’y a plus de territoires à défricher ?
Non c’est cosmique. C’est le drame de la solitude, individuelle ou collective, par rapport à l’immensité, les soirs d’été, quand on regarde les étoiles et qu’on se sent à peine une fourmi. Cela parle de ce vide. Et du vide de sens car je m’aperçois avec l’âge que tout ce qu’on nous a dit à l’école ou par la religion sonne faux. Cela peut aussi être le vide d’intelligence, d’amour ou de poésie. Chacun peut remplir les blancs.
15/10/2021 – RFI Musique