Reykjavik

Reykjavik

(Paroles : H.-F. Thiéfaine – Musique : Lucas Thiéfaine)

Et c’est une autre longue nuit qui commence
Exilé dans l’odeur des couloirs de ce vieil hôtel
Où les esprits anciens scellés aux murs de leur absence
Veillent sur les aiguillages des courants d’air intemporels

Et me voilà jouant sous la pleine lune à Reykjavik
Dans une parade étrange d’allégories sans voix
Les bars sont silencieux et les capteurs fantômes n’indiquent
Pas d’autre alternative, pas d’autre issue, pas d’autre voie

Et je suis là je me demande en regardant les heures
Si je dois bien attendre ici ou repartir ailleurs
Et je suis là je me demande en regardant les heures
Si je dois bien attendre ici ou repartir ailleurs

Des enfants joyeux passent avec des sundaes caramel
Parmi ces rues-vitrines où nos reflets cachent un mirage
Où des spectres obsolètes revisités par Beau Brummell
Défilent dans un paraître inutile, morne et sans visage

Les hauts talons des femmes résonnent dans ma tête
Les haut-parleurs distillent des invitations pour une fête
Mais perdu dans ces rues bercées de noires complaintes
Je me vois enfermé dans l’œil glacé d’un labyrinthe

Et je suis là je me demande en regardant les heures
Si je dois bien attendre ici ou repartir ailleurs
Et je suis là je me demande en regardant les heures
Si je dois bien attendre ici ou repartir ailleurs

Et c’est une autre longue, longue nuit qui commence
Toujours plonger plus bas dans le vertige de nos passions
Jusqu’à c’que l’élastique tendu au bout de la romance
Nous change en marionnettes ou en petits soldats de plomb


Et quand vous vous posez la question d’« attendre ici ou repartir ailleurs » dans « Reykjavik » ?
Le verbe « attendre », je l’ai beaucoup utilisé. Il illustre une situation courante chez les artistes : on a un concert le soir qui dure deux heures, il nous reste donc 22 heures à meubler. Ce n’est pas très confortable, parfois même angoissant.
21/10/2021 – LaDepeche.fr