INFINITIVES VOILES
(Paroles : H.-F. Thiéfaine – Musique : Arman Méliès)
Infinitives voiles qui hantez mes doux rêves
Je m’en vais ce matin recueillir votre sève
Dans l’ambulance tiède qui m’arrache à l’horreur
Des troubles de mon double ivre et blasphémateur
Je m’en vais ce matin vers les bleus paradis
Les couloirs lumineux où je laisse la copie
De mes fièvres insomniaques / excès de bile noire
Dans le cadre inversé d’un combat sans espoir
Infinitives voiles qui venez me bercer
Quand les infos se vrillent au fond de ma pensée
Infinitives voiles qui venez me bercer
Quand les infos se vrillent au fond de ma pensée
Infinitives voiles qui hantez mes doux rêves
Laissez-moi lâcher prise dans le vent qui se lève
Laissez-moi décharger mes cargos migrateurs
Et m’envoler là-bas vers les premières lueurs
Dans le blanc des sommets des montagnes perdues
Retrouver l’équation de mon ombre inconnue
Et le miroir intime d’une enfance bâclée
Pour y graver l’espoir d’un futur désiré
Infinitives voiles qui venez me bercer
Quand les infos se vrillent au fond de ma pensée
Infinitives voiles qui venez me bercer
Quand les infos se vrillent au fond de ma pensée
Infinitives voiles qui hantez mes doux rêves
Je marcherai sur l’eau, je remplirai mes brèves
Avec d’autres comptines, avec d’autres histoires
Que celles qui se racontent en bordure des comptoirs
J’arracherai mon masque et ma stupide armure
Mes scarifications de guerrier de l’absurde
Et je viendrai poser ma tête d’enfant sage
Sur les gréements chauffés à blanc de vos rivages
Infinitives voiles qui venez me bercer
Quand les infos se vrillent au fond de ma pensée
Infinitives voiles qui venez me bercer
Quand les infos se vrillent au fond de ma pensée
Je le dis au sens où on m’a pris en charge : laissez-moi lâcher prise, souffler. On m’a appris cela, pour lutter contre le stress, la dépression. J’ai utilisé cette expérience. C’est pour ça que c’était important d’évoquer la chute – “Petit matin” – dans cet album, pour pouvoir ensuite expliquer comment on revient, à travers des chansons comme “Infinitives voiles”. Je trouvais intéressant, moi qui pense en être sorti, de dire aux autres malades : on peut en sortir, redevenir soi-même. C’était une façon de redonner de l’espoir. Le personnel soignant a été très professionnel. Ils ont une vocation, ces gens-là. Beaucoup étaient de mes fans, et ça me révoltait : vous savez, chanteur, c’est pas très utile. Vous sauvez des vies, vous aidez des gens à mieux vivre, c’est quand même autre chose…
C’est vrai que vous avez rêvé « Infinitives Voiles » ?
Oui, et ce n’est pas la première fois. J’avais rêvé dans « Défloration 13 » une chanson qui s’appelle Les fastes de la solitude. Dans mon rêve je me disais « il faut que tu te réveilles ce serait bien pour l’album ». J’étais en fin d’écriture de l’album donc j’étais dans l’écriture toute la journée. J’ai réussi à noter le premier couplet, qui était le 25ème du rêve. Et puis le 2eme couplet, j’ai continué à l’écrire à moitié endormi, à moitié éveillé, sous l’influence du rêve. Le lendemain j’ai écrit la suite en me mettant dans une ambiance un peu onirique.
Infinitives Voiles… Je trouvais ça superbe mais en même temps je ne comprenais pas trop ce que voulait dire « l’infinitive » au féminin. Ce qui est plus applicable à un monde de grammairien. Pour moi c’était un terme onirique il fallait que je le garde.
Leïla Marchand – 07/03/2011