JE T’EN REMETS AU VENT
(Paroles et musique : H.-F. Thiéfaine)
D’avoir voulu vivre avec moi
T’as gâché deux ans de ta vie
Deux ans suspendue à ta croix
A veiller sur mes insomnies
Pourtant toi tu as tout donné
Et tout le meilleur de toi-même
A moi qui ai tout su garder
Toujours replié sur moi-même
Mon pauvre amour, sois plus heureuse maintenant
Mon pauvre amour, je t’en remets au vent
Toi tu essayais de comprendre
Ce que mes chansons voulaient dire
Agenouillée dans l’existence
Tu m’encourageais à écrire
Mais moi je restais hermétique
Indifférent à tes envies
A mettre sa vie en musique
On en oublie parfois de vivre
Mon pauvre amour, sois plus heureuse maintenant
Mon pauvre amour, je t’en remets au vent
Tout est de ma faute en ce jour
Et je reconnais mes erreurs
Indifférent à tant d’amour
J’accuse mes imbuvables humeurs
Mais toi ne te retourne pas
Va droit sur ton nouveau chemin
Je n’ai jamais aimé que moi
Et je reste sans lendemain
Mon pauvre amour, sois plus heureuse maintenant
Mon pauvre amour, je t’en remets au vent
Mon pauvre amour, sois plus heureuse maintenant
Mon pauvre amour, je t’en remets au vent
Ta toute première chanson ?
J’étais en cinquième. Elle s’intitulait « Merda zuta twist ». De cette époque, il y en a une de 1965 ou 1966 qui reste et qui est éditée, « Je t’en remets au vent ». Il y en a eu d’autres qui s’appelaient « Des piments rouges dans les neiges du Fuji-Yama », « Bain de minuit dans le Gange à Bénarès ». C’était un peu la période hippie. J’écrivais ça pendant les heures de cours, en première et en terminale.
Chorus – octobre 1998
Tu as écrit autrefois dans une chanson : « A mettre sa vie en musique, on en oublie parfois de vivre »… Une trentaine d’années plus tard, est-ce un constat que tu fais davantage ?
C’est un peu prétentieux, quand on sait que quand j’ai écrit cette chanson, j’avais 18 ans. C’est une chanson très réaliste et en même temps complètement imaginaire. Je vis avec mes chansons, qui font partie intégrante de ma vie. Sans elles, je vivrais un peu boiteux maintenant.
Journal l’Alsace / le Pays – 21 mai 2001
Je t’en remets au vent
Je l’ai écrite au lycée, pendant les cours de philo. Mon corps était en classe, mais pas mon esprit. Alors je faisais des voyages dans ma tête. La musique m’est venue en grattant ma guitare, je cherchais un peu mon style, j’avais déjà connu une période comico-surréaliste et là je tentais autre chose. C’est une chanson ancrée dans la réalité, un truc que j’ai délaissé ensuite. Mais je la joue toujours, car le public l’adore. Et c’est la seule que ma mère a entendue, car elle est décédée peu de temps après.
Paris Match – 1er décembre 2017
«Je l’ai écrite au lycée, en terminale, pendant les cours. Je passais mon temps à cela : ne me demandez pas ce que j’étudiais ! Une fois les idées sur le papier, je rentrais vite chez moi et je me jetais sur ma guitare pour composer. Cette chanson fait partie de mes incontournables.»
La Dépêche – 28 septembre 2018