Johann Wolfgang von GOETHE (1749-1832)

Johann Wolfgang von Goethe est né à Francfort le 28 août 1749.

Elevé librement dans un milieu bourgeois, protestant et cultivé, il s’imprègne tout autant des classiques anciens et modernes, que de la Bible, de la mythologie antique et des légendes populaires allemandes.

Il étudie le droit à l’université de Leipzig, puis à celle de Strasbourg en 1770. Il y découvre Shakespeare, Homère et Jean-Jacques Rousseau et publie ses premiers recueils de poésie.

Il exprime alors son désaveu de la règle des trois unités (temps, lieu et action) qui caractérise la tragédie classique française, préférant l’expression shakespearienne des émotions et des sentiments.

Von euch Schurken keinen Spott!

De retour à Francfort pour y exercer la profession d’avocat, il compose et ébauche de nombreux drames fondés sur des personnages mythiques ou archétypaux, dont Satyros ou le Faune fait dieu en 1773 et Prométhée en 1774.

Je crache dans ma tête les vapeurs d’ammoniac
D’un sturm und drang sans fin au bout du never been

Ce style nouveau, genre « vieil allemand », qu’il crée plaît énormément à la jeunesse préromantique, inaugurant alors le fameux mouvement littéraire Sturm und Drang.

Lors de la publication de Les Souffrances du jeune Werther en 1774, ce roman d’inspiration autobiographique provoqua chez les jeunes gens un phénomène d’identification tel qu’il engendra parmi eux une véritable vague de suicides.

T’immoles pour nous Iphigénie
Aux rayons des soupes populaires

Un désir d’évasion le mène alors en Italie, de septembre 1786 à juillet 1788. Ce voyage capital, qu’il qualifie lui-même de « nouvelle naissance », le met au contact direct de l’art antique. Il retranscrit en vers sa tragédie Iphigénie en Tauride.

A son retour à Weimar, il s’investit de plus en plus dans ses recherches scientifiques (minéralogie, botanique, anatomie ostéologique, optique). L’idéal républicain suscité par la Révolution française lui paraît un remède contre l’égoïsme des classes dominantes. Cependant, il croit plus à l’évolution qu’à la révolution.

En 1794, sa rencontre avec Friedrich von Schiller, l’un des plus grands dramaturges allemands du siècle, est décisive. Liés par une indéfectible amitié, ils échangent une abondante correspondance, collaborent et rivalisent de créativité poétique jusqu’à la mort de Schiller en 1805.

En 1808, Goethe achève le Premier Faust commencé trente-cinq ans plus tôt.

En 1817, il abandonne la direction du Théâtre de Weimar et s’intéresse vivement aux jeunes littérateurs français qu’il lit dans le texte original. La traduction de Faust par Gérard de Nerval renouvelle son intérêt pour une oeuvre qu’il n’aime pas relire en allemand.

Goethe, devenu une sorte d’institution, s’éteint le 22 mars 1832 dans sa maison de Weimar, peu de temps après avoir terminé le second Faust.

Ses derniers mots « Mehr Licht, mehr Licht » adressés à sa servante afin qu’elle ouvre les persiennes seront souvent assimilés à l’expression d’une ultime volonté de lumière spirituelle…

Oh meine kleine Mutter mehr Licht !