Dans la mythologie grecque, la chimère est une créature malfaisante née, comme Cerbère et l’Hydre de Lerne, des terrifiants Typhon, dieu primitif cracheur de feu, et Echidna, déesse mi-femme et mi-vipère.
Mentionnée pour la première fois dans le livre VI de l’Iliade, Homère suggère qu’elle ait une tête de lion, un ventre de chèvre et une queue de serpent. La Théogonie d’Hésiode la décrit cependant dotée de trois têtes. C’est ainsi qu’elle est communément représentée, comme sur le bronze étrusque d’Arezzo datant du Vème siècle av.J.-C.
De vénéneux parfums
En chimériques errances
L’éternel rêve humain
A le charme un peu rance
Amisodarès, roi de Carie en Asie Mineure, nourrit la chimère comme s’il s’agissait d’un animal de compagnie. Une fois adulte, la créature s’échappa et mit les régions voisines à feu et à sang. Le roi de Lycie, accédant à une demande expresse de son gendre le roi d’Argos, chargea Bellérophon, fils de Glaucos et petit-fils de Sisyphe, de tuer le monstre.
Et j’ai décollé comme un cheval
Fou-ailé dans le transcendantal
Athéna (Minerve) décida de venir en aide au jeune homme en lui permettant de dompter Pégase. Mais le premier assaut sur le cheval ailé fut un échec, son épée se heurtant à l’épiderme imperforable de la bête. Par ruse, Bellérophon fixa une boule de plomb à l’extrémité de sa lance qu’il pointa vers l’animal. Le monstre cracha du feu pour se défendre, si bien que le métal en fusion s’écoula dans sa gorge. La Chimère s’écroula en poussant de terribles rugissements avant de mourir.
En raison de sa morphologie improbable, la chimère est devenue le symbole de l’irréalisable, de l’impossible, l’expression du rêve hors d’atteinte.