LES SIBYLLES

Dans l’Antiquité, le nom de Sibylle était donné à des femmes qui avaient la vertu de rendre des oracles. Contrairement à la Pythie qui était attachée au temple de Delphes, elles étaient indépendantes et vivaient une existence itinérante.

Quand on traîne à genoux aux pieds d’une prêtresse
A résoudre une énigme qui n’existe pas

La plus ancienne sibylle connue chez les Grecs semble avoir été Hérophilé, sibylle d’Érythrée en Ionie. Elle aurait vécu au temps d’Orphée et aurait prédit la guerre de Troie. Platon, le premier des anciens à en avoir parlé la nommait simplement « la Sibylle ».

Le recours à ce mode de divination se répandit par la suite chez les Romains. La plus importante fut sans doute Déiphobe, sibylle de Cumes et prêtresse d’Apollon, qui guida Énée, prince Troyen, dans le monde des Enfers (Virgile, Énéide, 6, 10 ; Ovide, Métamorphoses, 14, 104) et devint l’oracle national de Rome. Elle fit le vœu de vivre autant d’années qu’il y avait de grains dans une poignée de sable. Comme elle avait omis de demander aussi l’éternelle jeunesse, elle se dessécha et demanda à mourir, mais cela ne lui fut pas accordé.

Selon la légende, neuf livres de vers prophétiques, censés contenir tout l’avenir de Rome, avaient été proposés par la sibylle de Cumes à Tarquin le Superbe, contre une importante somme d’argent. Face à la fin de non-recevoir du roi, la sibylle brûla trois puis six livres. Tarquin consulta les augures puis se résigna finalement à acheter les trois derniers livres au prix initial. Il les fit déposer dans le temple de Jupiter au Capitole où ils ne pourraient être consultés que par un collège de prêtres, sur ordre du Sénat, et seulement en cas de prodiges ou de calamités publiques.

Les livres sibyllins disparurent dans l’incendie du temple en 83 avant notre ère.

Vieil écho sibyllin qui bugue entre deux mails
Avec des mots fusains sous le flou des pastels