LES SUCCUBES

« Il est certain (…) qu’il existe des Sylvains, des Fanes et des Faunes, appelés vulgairement incubes, qui ont désiré et obtenu la société charnelle de femmes perverties. C’est là un fait incontestable, et dont on ne saurait révoquer en doute la certitude » (Saint Augustin, De Civitate Dei, Livre XV, Chapitre 23).

Infinitives voiles qui hantez mes doux rêves
Je m’en vais ce matin recueillir votre sève

Les incubes, du latin « in-» (sur) et « cubare » (coucher), sont des démons mâles stériles. Ils se travestissent en démons femelles appelés succubes, séduisent des jeunes hommes et forniquent avec eux jusqu’au petit matin. Ils les abandonnent ensuite épuisés après leur avoir soutiré leur semence.

Elle dit c’est pas St Augustin
Qui joue du violon dans les bois
Et Paganini encore moins
Ca semble étrange mais je la crois

Après avoir repris leur état d’incubes, ils abusent de femmes assoupies qui conçoivent de ces unions surnaturelles des enfants démoniaques dont la plupart ne vivent jamais plus de sept ans. A quelques exceptions notables près : Caïn, Platon, Alexandre le Grand, Romulus et Remus, Luther, Merlin ou le violoniste virtuose Niccolò Paganini sont souvent désignés comme étant des cambions, c’est-à-dire des enfants d’incubes parvenus à l’âge adulte.

On n’en finit jamais de rejouer Guignol
Chez les Torquemada chez les Savonarole

Le Malleus Maleficarum (manuel officiel de la chasse aux sorcières de l’inquisiteur allemand Heinrich Kramer) a été rédigé peu après la parution en Espagne, en 1484, du Code de l’inquisiteur de Torquemada. Il recommandait de mettre à mort ceux qui avaient eu des rapports avec ces amants démoniaques.

J’étais Caïn junior le fils de Belzébuth
Chevauchant dans la nuit mes dragons écarlates
Et m’arrêtant souvent chez les succubes en rut
J’y buvais le venin dans le creux de leur chatte

Les victimes d’incubes déclaraient avoir senti une présence malveillante, menaçante ou diabolique pendant leur sommeil. On comprend mieux pourquoi le « cauchemar » en latin se prononçait « incubus ».

Aussi la science moderne attribue-t-elle cette croyance ancestrale dite du Syndrome de la vieille sorcière à un phénomène appelé Paralysie du sommeil : la personne sent la présence d’une entité reposant lourdement sur son corps, lui rendant la respiration difficile.

Quand les elfes titubent sous l’alcool de sorgho
Dans les cercles succubes de la Lune en faisceaux