Vous avez le goût du grand art
Et sur mon compteur électrique
J’ai le portrait du prince-ringard
Louis Marie Edmond Leprince-Ringuet est né le 27 mars 1901 à Alès.
Ancien élève de l’Ecole polytechnique (promotion 1920N), il rejoint en 1929 l’équipe du duc Maurice de Broglie au laboratoire de physique des rayons X. Il parvient à prouver que le rayonnement cosmique est composé de particules chargées, déviées par le champ magnétique terrestre.
En 1936, professeur à Polytechnique, il crée un laboratoire. Dès l’année suivante, il introduit un peu de physique nucléaire dans le cours de seconde année, malgré le scepticisme exprimé à l’égard de ces théories. En 1968, il est exclu du corps enseignant de l’école après avoir proposé une réforme de l’enseignement élaborée avec ses étudiants. Il sera réintégré en 1972.
En 1949, Membre de l’Académie des sciences, Louis Leprince-Ringuet réfléchit beaucoup aux relations entre la science et la religion. Il devient président de l’Union catholique des scientifiques français.
En 1951, il est nommé commissaire à l’Énergie atomique, poste qu’il occupera pendant vingt ans, parallèlement à une chaire de physique nucléaire au Collège de France de 1959 à 1972.
En 1961, il entre à l’Académie Pontificale des Sciences. De 1964 à 1966, il prend la présidence du Comité des directives scientifiques du CERN (Centre européen pour la recherche nucléaire).
S’appuyant sur les travaux du britannique Paul Dirac (Prix Nobel de physique de 1932) et du californien Carl Anderson (prix Nobel de physique de 1936), il suggère lors d’un entretien télévisé en 1963 que de l’antimatière, formée d’anti-protons, anti-neutrons et anti-électrons, puisse avoir les mêmes propriétés que la matière et donc qu’elle émette la même lumière.
Dès lors, nous ne pouvons pas savoir si un univers ou une galaxie que nous observons est composé de matière ou d’antimatière. La création s’étant faite à la base à partir d’énergie, l’idée d’une création symétrique lui paraît plus satisfaisante d’un point de vue scientifique.
Il estime donc possible que des univers et des anti-univers aient été créés mais que pour cohabiter, ces univers d’antimatière supposés devraient se trouver à bonne distance d’univers de matière, sinon ils s’annihileraient l’un l’autre.
Catholique convaincu, il affirme au cours de cet entretien qu’il faudrait que quelque chose empêche les mondes de matière et d’antimatière de se toucher sinon ils ne laisseraient à travers l’espace que des neutrinos, des électrons et un peu de chaleur.
Elu au fauteuil 35 de l’Académie française en 1966, Louis Leprince-Ringuet est mort le 23 décembre 2000 à Paris à l’âge de 99 ans.
On joue les trapézistes de l’antimatière
Cherchant des étoiles noires au fond de nos déserts