Paul GAUGUIN (1848-1903)

Paul Gauguin est né à Paris le 7 juin 1848. Il passe sa petite enfance au Pérou où sa famille s’est exilée pour échapper à la répression du « Parti de l’ordre » (son père travaillait au National, l’organe du Parti Radical).

A l’âge de 7 ans, de retour en France, Paul est scolarisé comme externe dans un pensionnat près d’Orléans puis, trois ans plus tard, entre au petit séminaire.

Gauguin sans toile et sans pinceau
Revisité en Bardamu
Ou bien en Cortès ou Corto
Aventuriers des graals perdus

A 17 ans, il s’engage dans la marine marchande et voyage six années durant autour du monde.

En 1874, Gauguin rencontre Camille Pissarro et s’essaye à la peinture. Très vite, il parvient à exposer avec le groupe des impressionnistes, ce qui lui permet de mener une vie confortable avec sa femme, danoise, et ses cinq enfants.

En 1882, le marché boursier s’effondre et son emploi d’agent de change à la Bourse de Paris avec. Gauguin part vivre avec sa famille à Rouen, où vit également Pissarro. Huit mois plus tard, sans le sou, il est contraint de partir vivre au Danemark, dans la famille de sa femme.

Il revient à Paris en 1885, seul, pour peindre à plein temps. En 1886, lors d’un séjour à Pont-Aven, un village de pêcheurs en Bretagne où vit une colonie d’artistes, il rencontre Emile Bernard, donc les compositions sont très éloignées de l’impressionnisme. En novembre, de retour à Paris, il rencontre Vincent van Gogh.

Avec ma terre promise en kit
Et ma dysenterie en solo

L’année suivante, il effectue un séjour en Martinique au cours duquel il peint 17 toiles où apparaissent l’exotisme et les couleurs du Pérou et de ses voyages en mer.

En octobre 1888, Van Gogh, qui s’est installé à Arles, invite Gauguin à venir peindre avec lui la lumière méditerranéenne. Le 23 décembre 1888, au cours d’une dispute, Van Gogh lui lance un verre d’absinthe à la tête et le menace avec un rasoir, s’enferme dans sa chambre et se mutile l’oreille gauche.

Gauguin retourne alors à Paris mais ses tableaux se vendent très mal. En 1891, le succès arrive enfin par l’intermédiaire de l’une de ses œuvres, La belle Angèle, achetée par Degas. Gauguin peut enfin quitter cette « France civilisée à outrance » pour Tahiti où il pourra retrouver la spontanéité créative des tribus « primitives » et tenter de nouvelles expériences.

Je te veux en amazone
A cheval sur ma monture
Je te veux quand j’abandonne
Ma racine à ta blessure

Il adopte les coutumes polynésiennes l’époque. C’est ainsi que, sans scrupule, Gauguin accepte pour compagne Tehura, une vahiné âgée de 13 ans.

En juillet 1893, il retourne à Paris dans l’espoir de vendre ses nouvelles toiles, plus dépouillées, aux couleurs plus vives et aux contours moins dessinés mais la critique parisienne est réticente. L’année suivante, il se blesse à la jambe lors d’une bagarre à Concarneau.

Je fixe un océan pervers
Peuplé de pieuvres et de murènes
Tandis que mon vaisseau se perd
Dans les brouillards d’un happy end

En juillet 1895, de retour à Papeete, la putride blessure de sa jambe écœure Tehura. Il se choisit donc une nouvelle muse, Pau’ura, une toute aussi jeune vahiné puisque à peine âgée de 14 ans, qui pose pour lui en même temps que beaucoup d’autres.

En décembre 1897, victime d’une crise cardiaque, il tente de se suicider à l’arsenic. Il peint alors un immense tableau qu’il considère comme son testament pictural et qu’il intitule : D’où venons-nous ? Que sommes-nous ? Où allons-nous ?  .

Pauvre petite fille sans nourrice
Arrachée du soleil

En avril 1899, Pau’ura lui donne un fils, Emile.

En 1901, Gauguin s’installe aux îles Marquises, s’achète un terrain, y fait construire une petite maison sur pilotis ornée de panneaux de bois sculptés représentant des nus féminins qu’il baptise du nom évocateur de « Maison du Jouir ».

Il prend pour compagne Marie-Rose Vaeoho, 13 ans, qui à son tour, lui donnera une fille, Tikaomata en septembre 1902.

De plus en plus idéaliste et coupé des réalités, Gauguin refuse de payer ses impôts tout en incitant les Marquisiens à faire de même. Sa cicatrice purulente à la jambe le fait souffrir. Paul Gauguin meurt d’une nouvelle crise cardiaque le 8 mai 1903 après avoir pris une forte dose de morphine.

Tu n’as plus qu’à déduire l’alcool de tes impôts
Si tu veux pas crever sans arroser ton âme


D'où venons-nous ? Que sommes-nous ? Où allons-nous ?
Paul Gauguin – D’où venons-nous ? Que sommes-nous ? Où allons-nous ? (1897-1898)