Robert Alexander Schumann est né le 8 juin 1810 à Zwickau, en Saxe d’un père libraire et d’une mère musicienne. Il se passionne très jeune pour la poésie et lit beaucoup : Goethe, Schiller, Heine, Richter et découvre Lord Byron grâce à l’influence paternelle.
Et des mains maladroites et moites au soir trop chaud
Raturent les fantaisies de Schumann au piano
En 1817, à l’initiative de son père, il commence à prendre des leçons de piano. Il travaille dur dans le but de devenir un virtuose et compose sa première oeuvre à l’âge de douze ans. En 1828, sa mère l’incite à renoncer à toute carrière musicale et à s’inscrire à la faculté de droit de Leipzig. Cependant, il décide de prendre des cours de piano et s’installe en 1830 chez le grand professeur Friedrich Wieck. Robert travaille dur pour s’assurer une carrière de virtuose, tout comme Clara, la fille du professeur alors âgée de 9 ans et qui apparaît comme l’une des plus brillantes prodiges de son temps.
En 1831, il est traité contre la syphilis mais ne l’avouera qu’en 1855. En 1832, pour parfaire sa dextérité, il imagine un appareil destiné à immobiliser le quatrième doigt de la main droite. La paralysie qui se déclare sonne le glas de sa carrière de virtuose et le contraint de se tourner vers la composition et la critique musicale.
Aujourd’hui la tempête a lynché mes copains
Et je suis le dernier à rater mon suicide
En 1833, Robert sombre dans une profonde dépression. Souffrant de crises d’angoisse et de fièvres persistantes, il tente de se défenestrer le 17 octobre.
En 1836, séparé de force de Clara par le père de celle-ci qui s’oppose à leur union et en proie à un profond désespoir, il entreprend la composition de la magistrale Fantaisie op 17. L’année suivante, après un recours en justice, Robert Schumann et Clara Wieck se marient enfin. L’irascible beau-père est condamné à douze jours d’emprisonnement pour diffamation. Revigoré, Schumann compose et une magnifique floraison de plus de cent-trente lieders.
En 1844, les crises d’angoisse réapparaissent. Des douleurs dans les oreilles et des acouphènes l’inquiètent.
En 1846, sa rencontre avec Richard Wagner ne dépasse pas une froide sympathie d’estime. Il terminera l’année dans un état d’abattement permanent. En moins de quarante ans, Robert Schumann aura vu son proche entourage décimé : sa soeur Emilie par suicide en 1826, son père d’une « maladie de nerfs » quelques mois plus tard, son frère Julius du choléra en 1833, sa mère en 1836, son frère Edouard en 1839, son quatrième enfant mort à la naissance en 1847, son ami le compositeur et chef d’orchestre Félix Mendelssohn la même année et enfin Karl, le dernier de ses frères en 1849.
Peu doué pour l’enseignement, Schumann quitte son poste de professeur à Leipzig pour devenir, en 1850, Directeur du conservatoire municipal de la ville de Düsseldorf.
Les journées de sa femme et de ses huit enfants sont désormais rythmées par ses insomnies, malaises, hurlements et autres hallucinations. Son instabilité nerveuse le contraint à démissionner en 1853.
Le 27 février 1854, dans une crise de démence, il se jette dans le Rhin. Sauvé de la noyade par des mariniers, il est interné, le 4 mars, à Endenich, près de Bonn. Ombre de lui même, il s’enferme dans un monde d’hallucinations.
Robert Schumann meurt le 29 juillet 1856 après une longue et pénible agonie.
Je sais que désormais vivre est un calembour
La mort est devenue un état permanent