Tlazolteōtl est l’une des plus importantes déesses du panthéon mexicain. D’origine huaxtèque, son nom signifie «une autre Vénus» mais, au XVIème siècle, elle était surtout vénérée au titre de Tlahēlcuāni, la «mangeuse d’ordures».
Mais j’atterris sur des cols durs
Au pied de la Mangeuse d’ordures
Elle a été connue sous quatre apparences, liées à différentes étapes de sa vie.
En tant que jeune femme, elle était une tentatrice insouciante, incitant à la luxure, au péché de chair et aux comportement lubriques. Déesse de l’enfantement, elle a souvent été représentée sous la forme d’une femme en couche.
Sous sa deuxième forme elle était une déesse capable d’éradiquer la corruption.
Dans son âge mur elle était la grande déesse capable d’accorder l’absolution. Elle pardonnait ainsi les mourants ou les repentissants qui avaient commis des entorses à la morale sexuelle, la vie de débauche étant violemment condamnée dans l’esprit nahuatl, chez les Aztèques.
Tout homme et toute femme devait se confesser à elle au moins une fois dans sa vie. Avant la confession, il fallait jeûner quatre jours, s’infliger des scarifications puis faire pénitence. Le pardon accordé, on demandait souvent aux prêtres, qui servaient d’intermédiaire entre la déesse et les pécheurs, une cédule pour la montrer aux autorités. En tant que purificatrice, Tlazolteōtl était également patronne des bains de vapeur, originaires eux aussi de la région de Veracruz.
Je vois s’éloigner les rapaces
Loin des temples en marbre de lune
Dans sa dernière manifestation elle devint la patronne du renouveau. Sous cet aspect, on lui offrait des sacrifices humains. En particulier, un jeune homme était tué et écorché, puis on revêtait la statue de la déesse de la peau de la victime sacrificatoire fraîchement prélevée. Elle portait le yacametztli l’ornement de nez distinctif des divinités lunaires.
Tlazolteōtl fut la déesse la moins honnie des missionnaires espagnols, du fait même de son rôle de purificatrice et de rédemptrice, très proche de la pensée chrétienne.
Brisant les corps moisis, fallacieux et glacés
De tes poupées nitides aux baisers d’amadou