WAKAN-TANKA

Source suprême de la Sagesse, Wakan-Tanka est le dieu généreux et tout-puissant des Sioux, celui qui éclaire le Chaman.

Doux chaman en exil, interdit de sabbat
Tu pressens de là-haut les fastes à venir

C’est en effet du Wakan-Tanka que le voyant-guérisseur recevait sa sagesse, son pouvoir de guérir et celui de fabriquer des talismans.

Lors du solstice d’été, durant la pleine lune, se déroulait un rituel essentiel comprenant sacrifices et souffrances : la Danse du Soleil, célébrant la renaissance des participants et de leurs familles, mais aussi le renouveau du monde terrestre.

Un chaman était chargé de la cérémonie. Il donnait ses instructions pour la construction de la loge de la danse. Un arbre dont la cime se terminait en forme de fourche devait servir de mat central. Puis on sacrifiait un bison. Sa tête orientée vers le soleil levant et la peau du corps était attachés tout en haut du mat.
Autour du mat représentant le centre du monde étaient étaient plantés vingt-huit poteaux disposés en cercle, correspondant aux vingt-huit côtes du bison. La fourche du mât représentait le nid d’un aigle, oiseau symbolique par sa capacité à se rapprocher le plus du soleil, et donc de porter les prières des hommes jusqu’à Wakan-Tanka.

Ivresse des tambours fous, rêves creusés dans tes draps
De magnolias froissés au soleil noir flambant

Les danses étaient rythmées par le battement des tambours. Les sons des sifflets en os d’aigle évoquaient la voix de Wakan-Tanka. Les danseurs s’attachaient au poteau central à l’aide de lanières liées à des broches de bois transperçant la peau de leur poitrine. Ils auront la possibilité d’offrir des morceaux de leur chair à des parents ou amis.

La douleur représentait la mort. La libération de cette entrave symbolisait la résurrection, physique et spirituelle de l’homme, des bisons mais aussi de tout l’univers. Quand tous les danseurs étaient libérés, la Danse du Soleil était terminée.

Interdit en 1881, ce rituel d’auto-torture cessa surtout d’être pratiqué à l’issue du terrible massacre de Wounded Knee le 29 décembre 1890. Certains indiens acceptèrent néanmoins d’interpréter la cérémonie proscrite pour des publics blancs en recherche de sensations, simulant le « percement » des chairs au moyen de harnais. Mais beaucoup continuèrent à la célébrer en secret afin que les cycles naturels puissent se perpétuer.

Cette cérémonie initiatique est à nouveau de plus en plus pratiquée aujourd’hui, sur chaque réserve d’amérindiens des plaines et dans quelques zones urbaines.

En suppliant Wakan-Tanka
D’oublier d’me réincarner